Wednesday, 19 December 2012

ILC in Japan: launch window open ... but time is running..


The ILC (International Linear Collider) project seems to be on its way to the launch pad.

After the showing up of a Higgs-like boson at CERN LHC Jul. 4th, the completion Dec. 15th of the TDRs (technical studies), the Japanese community proposal to host the machine in a first ever and true world-wide laboratory and the ruling party change in Japan Dec. 16th, all lights are green.

However, the final liftoff may never happen, if the international HEP community does not act pro-actively and coherently to back up this major fundamental research endeavor.
It is the responsibility of each of us supporting the ILC scientific case with the international committees and funding agencies to come up with a sound and balanced project and partnership.
A window of opportunity is now open, that may not last long, ... no time to waste, let's not replay the TESLA or, more recently, the SuperB  unfortunate scenario.

The CERN LHC has discovered a new Higgs-like boson and, so has set the energy scale for a e+e- precision machine, very much like the discovery of the Z and W at SPS collider led to the two energy phases of LEP.
The proton-proton physics is complex in part due to the compositeness of the proton and the recent uncertainty on the mass is an illustration of these difficulties.
Probably the most important way to identify "new Physics" beyond the Standard Model is the precise measurement of the Higgs couplings which will not reach, at LHC, the minimum 5%  required. In fact, 1-3% precision is needed to actually study or push further the limits of the new physics domain, only accessible to the ILC. LHC may unveil new resonances that again would set further goals for a precision machine. LHC and ILC are therefore complementary in the quest for new physics. As a first stage, ILC could very well start at the Higgs production energy, namely around 250 GeV and one could benefit from having both colliders operational at the same time.

The Japan scientific community, as a whole, pleads for the construction of the ILC in Japan. A group of industry leaders (AAA) together with scientists has been formed years ago to support the project and to work on its implementation. A bi-partisan federation of Diet members led by a formed prime minister from LDP has taken a strong position to support the project. The Japan Policy Council, a government independent but influential  think-tank, has recommended to build the ILC in the hope to open the regions to international cooperation and to build global cities.

Technically the project is ripe. On Saturday December 15th, in Tokyo, the GDE officially did present their conclusions in the form of technical proposals (for the accelerator and the detectors) to the head of the ILCSC. "Only" the costing was not included, in part because of its dependence on the site location. Two sites are proposed in Japan. The selection will be done soon and, it is expected that both sites will, in some way, benefit from the project.

With the new election last Sunday putting back in power the LDP after a 3 years ruling of the DPJ, the odds for an endorsement of the ILC in Japan by the government has been raised to a new level.

However, in high-energy physics, we have already experienced false hopes, Isabelle and SSC in the US, TESLA in Germany more than 10 years ago and very recently the cancellation of SuperB in Italy at least, as it was designed. Most of these failures can be traced back, in part, to a too weak commitment of non-host potential contributing countries. For example the Italian government was ready to invest 250 ME in the SuperB project, but the financial complement supposed to come from an international partnership to the total cost of 1 BE was not secured.

The Japanese proposal would be to shoulder 50% of the 500 GeV project budget with a 250 GeV first stage being ~ 30% cheaper.With the current LHC program and its upgrades and extensions on top of a serious financial crisis, the ends will not easily meet in Europe. Other Asian and American countries have similar and also specific constraints and issues which will impact the whole project. This is why the international research community involvement is most important, in particular, to steer the project to foreign partners acceptable and affordable waters and to demonstrate that knowledge research cooperation should prevail over other issues for a better future (see also in Nature).
The international ILC community is building up, see here or here in addition to the many contributors to the R&D and design phases. All efforts should be made to attract to the field more researchers, to strengthen, in each country, the policy and decision makers ILC awareness and to organize an international platform involving scientists, political and industry leaders to progress toward a global acceptance. 

Beyond fundamental research, the ILC in Japan, possibly in a new global city, is a multidimensional project that will draw international cooperation to new heights, much beyond today practice. It will address social, cultural, political, environmental, energy or governance issues.

Monday, 11 June 2012

Pour une "Recherche Normale"

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Une recherche normale ? Quoi ! Mais la recherche c’est tout sauf la normalité, c’est la passion, l’imagination, la plongée dans l’inconnu, le refus du statu quo, la prise de risques. On ne programme pas les découvertes. Il n’y a pas de cahier des charges pour changer la société.
En 1900, Robert Portes, le chef de projet de la compagnie Mendeleïev-Stoney (MS) finissait ainsi la réunion de travail hebdomadaire :

« Bon alors résumons nous, d’abord on découvre l’électron, puis on en fait la théorie, oui mais, faut faire simple, hein!, on résume ça en deux formules, pas plus !, ensuite on les injecte dans des transistors, Oui parce que, avec des lampes, on n’ira pas loin, bon ! Finalement on miniaturise tout ca et on met un ordinateur dans chaque foyer !!!! Ouah, trop cool !!! Bon, aller, au travail … Ah j’oubliai, on demande aussi au CERN d’inventer le WEB… Oouai ca pourrait aider !!»

La recherche pour améliorer la société ? Ha oui ! Et elle le fait, mais la bombe atomique, apothéose de tous les progrès scientifiques appliqués à l’ « Art Militaire » au cours des temps, les dommages irréparables fait à la terre, notre seul esquif dans l’Univers, par le cycle du pétrole, le manque de maitrise de l’énergie nucléaire, la déforestation massive, l’élevage intensif, la pèche industrielle, ca aussi c’est la recherche ! ou son trop peu ?

La recherche et l’innovation pour sauver l’économie ? Ah ca, on l’a entendu durant la campagne présidentielle: « la recherche et l’innovation pour la croissance, pour sortir de la crise » !!! Bien sur, c’est une solution qui marche: créer des besoins, pour les satisfaire ensuite, mais l’effet sur l’emploi ? Les ordinateurs qui ont détruit des millions de jobs dans le monde., les postes de dactylo… de quoi ? Ah, si, celles qui tapaient sur des « machine à écrire », sur quoi ?… bon.. laisse tomber…, de postes de comptable remplacés par les feuilles Excel, les robots industriels à la place des ouvriers, la rapidité et la facilité des transports bases du profit des délocalisations…. La liste est longue …

Alors quoi ! … la recherche c’est quoi ? C’est pourquoi, ? La recherche est-elle mauvaise, finalement ? Qui veut encore de la recherche ?
Mais tout le monde !  Elle n’est ni bonne ni mauvaise, elle est, simplement, ce qu’on en fait. Le désir de connaissance est ancré dans le cerveau, la recherche est le propre de l’homme. Il n’existe, ne se réalise que dans sa vision du futur, le présent est trop court, le passé trop tard. Et cette vision du futur c’est quoi ? plus de confort pour les riches, plus de pain pour les pauvres, plus d’égalité, plus de respect, plus d’harmonie pour tous … peut-être … peut-être la recherche y contribuera-t-elle, nul ne le sait. Les applications seront-elles pour un futur radieux ou pour l’apocalypse ? Ça dépend de la société, de l’éducation, de l’information et de nos moyens, nous citoyens, d’influer sur la politique et l’économie, pas de la recherche seule. Mais sans elle, il n’y aura rien a decider.

Alors, alors devant l’inconnu, devant l’incapacité à prévoir ce qui ne peut l’être !, que faire ? …Simplement, une recherche normale c.à.d. une recherche qui reçoit des financements récurrents suffisants, un recrutement de qualité sans à-coup, une recherche sans priorités tonitruantes, mais une recherche ouverte et coopérative, une recherche respectée et communicante, une recherche internationale,  lieu de toutes les diversités du savoir, avec des grands équipements, quand ils sont nécessaires, une recherche ambitieuse de la seule soif de connaissance. Un peu comme ca se passait avant, avant sa trop grande instrumentalisation, avant, quand le CNRS a été créé, par exemple,  par des visionnaires comme Fréderic Joliot-Curie au sortir de la guerre, une recherche comme dans « La recherche passionnément » écrit par son fils Pierre Joliot (à gauche de F. Hollande sur la photo) présenté à notre Président normal le jour même de son investiture, Une recherche qui malgré nos espoirs, nos besoins, nos aspirations laisse le temps au temps, car c’est lui qui décide.

Une recherche normale, c’est, aussi, une recherche indépendante, libre et publique et qui en rend compte à la société. Une recherche qui est un recours quand les abus et les excès des uns, les croyances et les mystifications des autres jouent avec la naïveté du peuple. Les chercheurs ne sont pas dans une tour d’ivoire, ils sont au cœur même de la société, là, oui là, dans le métro à coté de vous, au feu rouge dans sa Twingo. Ils sont comme nous, normaux, ils sont les premiers à vouloir valoriser leurs travaux et, en cela, ils sont à la source de l’essentiel de l’innovation industrielle. Ils sont comme nous, sauf quand, au détour d’une question, comme dans « Transformers 4», ils se transfigurent, vous communiquent un peu de la passion qui les anime et vous emmène dans le monde fantastique du savoir et de l’espoir.